Motion relative à la pénurie d’instits…

Proposition de Motion au conseil communal du 26 avril 2001 relative à la pénurie d’instits. dans les écoles communales de Saint-Gilles

Dans les murs de nos écoles communales et au-delà, des enfants, des parents et des enseignants de Saint-Gilles ont souhaité manifester leur inquiétude quant à la pénurie d’instits.

Cette pénurie est criante et les pouvoirs publics ne peuvent rester insensibles à cette carence, il en va du bon fonctionnement de l’école publique et de la démocratie.

Quoi de plus normal en effet que l’école fonctionne ?
C’est un droit pour tous et un devoir pour l’Etat qui l’organise.
Or, dans le cas qui nous préoccupe ici, la charge et la compétence à fournir un contingent d’instits revient à la Communauté française qui a la capacité de trouver une solution aux carences de personnel dans les écoles fondamentales.

Ce problème est d’autant plus urgent et pertinent que l’avenir de nos enfants en dépend.
Faute d’une attention particulière, l’avenir de nos marmots sera hypothéqué sur l’autel de la réussite scolaire. Il est inadmissible que les enfants ne puissent pas bénéficier d’instituteurs et institutrices diplômés et qualifiés.

Pourquoi faut-il des exigences de qualifications supérieures pour l’enseignement universitaire alors que le préalable de toute éducation est l’enseignement fondamental.

Pourquoi un enseignant universitaire est-il mieux valorisé financièrement qu’un instituteur ?

Peut-être parce que les instituteurs sont majoritairement des femmes et l’on sait fort bien que plus un emploi est occupé par des femmes plus il est dévalorisé financièrement.

Soyons lucide, c’est bien à l’école primaire que se détermine l’avenir et les perspectives de l’enfant.
S’il a reçu un enseignement de qualité, il verra ses chances de réussite scolaire s’accroître et pourra ainsi accéder à l’enseignement secondaire en toute confiance.
Ses compétences seront optimales et il aura l’émulation et la stimulation nécessaire pour entreprendre n’importe quel type d’études secondaires voire supérieures.

On sait pertinemment bien que tous les enfants sont égaux devant la réussite scolaire, ce qu’on sait moins c’est que plus l’enfant aura des difficultés en primaire moins il aura de facilité à réussir les étapes supérieures.

Moins de 20 % des enfants d’ouvriers fréquentent l’université : vous pensez bien que ceux ci ne sont pas plus idiots que les enfants des cadres supérieurs.

Les enfants des classes plus modestes n’auraient-ils pas la stimulation nécessaire des pouvoirs publics ?

Si c’était le cas, si un enfant égal un enfant, l’ensemble des moyens seraient mis en œuvre pour favoriser l’enseignement fondamental. Le déterminisme social est bien présent : cela commence par un psy d’un PMS qui orientera systématiquement certains enfants vers certains type d’enseignement.

Plus celui-ci est issu des classes populaires plus il sera orienté vers l’enseignement technique et professionnel, il est si turbulent nous disent-ils.

Il est plus qu’utile de freiner cette sélection élitiste et l’école communale est la seule garante de l’égalité des chances.
Si elle est correctement investie, elle aura les moyens se stimuler tous les enfants : car apprendre, n’est-ce pas le désir de tous.

J’en viens maintenant à la colère et aux cris des enseignants.

La Commune de Saint-Gilles a un rôle déterminant à jouer dans cette émancipation de tous.
Elle peut interpeller encore et encore le Ministre Nollet responsable de l’enseignement afin que celui-ci réponde aux inquiétudes des parents et des enfants afin qu’il réalise vraiment l’enjeu politique qu’un enfant égal un enfant.

Cela me parait tout aussi important que le travail qu’il a tenté d’accomplir dans les cantines scolaires.

C’est bien de réfléchir à un meilleur équilibre alimentaire dans les cantines mais c’est plus fondamental de promouvoir un personnel de qualité et en suffisance.

Il est choquant que certains enseignants refusent de travailler dans certaines écoles des quartiers populaires parce que cela serait plus difficile…

Non ce n’est pas plus rude le travail en école publique, cassons ces préjugés médiocres.

Toute défaillance dans l’encadrement met à mal la réussite scolaire des enfants. aussi je vous propose, mesdames, messieurs, de voter la motion suivante :

MOTION
Vu la pénurie d’instituteurs dans l’enseignement communal à Saint-Gilles,
Vu l’absence de réponse et de mesures concrètes du Ministre de l’enseignement fondamental Jean-Marc Nollet,
Considérant l’urgence de ce dossier,
La Commune de Saint-Gilles souhaite que des réponses rapides et concrètes soient prises en faveur d’un recrutement d’instituteurs et institutrices dans les Communes.
La Commune de Saint-Gilles souhaite que le Ministre de l’enseignement ait une attention toute particulière en faveur des professeurs de néerlandais à Bruxelles.
Devant le peu d’attrait des jeunes pour entamer des études d’instit, la Commune de Saint-Gilles exige que la revalorisation financière de la fonction d’instituteurs et institutrices soit abordée rapidement.
Pour ce faire, La Commune de Saint-Gilles propose que le Ministre de l’enseignement fondamental envisage une campagne médiatique visant à attirer les jeunes vers la fonction d’instituteurs « 

Une copie de la présente sera envoyée au Ministre Jean-Marc Nollet, Ministre de l’enseignement fondamental à la Communauté française.

Je vous remercie,
Catherine François