Question à Martine WILLE, échevine de l’enseignement, relative à l’application du décret de la Communauté française concernant la promotion de la santé à Saint-Gilles |
Le centre de santé de Saint-gilles (l’Inspection Médicale Scolaire) accueille chaque année plus de 2.000 enfants provenant principalement des écoles communales de Saint-Gilles.
Dans une Commune où l’accès à la santé reste problématique vu la situation socio-économique des habitants, le centre de santé est bien souvent la seule et unique porte d’entrée vers le secteur socio-sanitaire.
Son rôle est donc essentiel et prioritaire si l’on veut développer une politique de prévention en matière de santé.Le centre, avec ses 3 temps plein et demi, assure aujourd’hui les visites obligatoires des élèves, l’éducation sanitaire des enfants, les vaccinations et le dépistage des maladies contagieuses.
C’est dire les conditions de travail difficile du centre de santé pour assumer l’ensemble de ces missions.Le nouveau décret de la Communauté française a élargi les missions de l’IMS vers une approche encore plus large de la santé.
Cette intention, si elle fort louable, ne s’accompagne malheureusement d’aucune impulsion budgétaire supplémentaire.L’intention de la Ministre Maréchal est claire : l’IMS devient l’interlocuteur unique de l’école, écartant ainsi tout le dispositif associatif actif dans le domaine de la promotion de la santé.
Pourtant, avec les moyens actuels, l’IMS ne peut aujourd’hui répondre à ses missions principales, le charger de missions nouvelles appellent une nouvelle fois au constat que certains pouvoirs publics restent fort éloignés des difficultés rencontrées sur le terrain local, particulièrement dans les Communes comme Saint-Gilles.
Pour faire face aux nouvelles exigences imposées par la Ministre Maréchal, les centres de santé devront revoir à la baisse le nombre de visites médicales, hypothéquant sans nul doute, la détection des problèmes de santé chez les jeunes enfants qui ne vont qu’épisodiquement chez le médecin-pédiatre.
Ce nouveau décret méconnaît les difficultés sociales rencontrées chez la population souvent précarisée.
Ce décret passe sous silence un certain nombre d’injustices sociales où les enfants les plus fragiles passeront entre les mailles du filet des politiques de prévention.
Ce décret renforce sans nul doute le recours à une médecine privée et inaccessible écartant ainsi la mission première du service public qui est de garantir une égalité de traitement et une véritable politique de santé publique.
L’ONE est en passe de connaître les mêmes réformes qui mettront certainement à mal tout le dispositif de prévention chez les familles parce que la prévention reste pour beaucoup un luxe qu’ils ne peuvent s’offrir.
Madame l’Echevine, pouvez vous nous dire comment le centre de santé pourra assumer l’ensemble de ses missions et quelles seront les conséquences de l’application de ce décret sur notre population scolaire ?
Je vous remercie
Catherine FRANCOIS