Intervention au colloque
« Les violences faites aux femmes »
Hôtel de ville de Saint Gilles – octobre 2007
Je suis heureuse d’intervenir cet après midi pour mettre en lumière deux projets que je soutiens activement en tant qu’élue politique depuis un certain nombre d’année.
Comme responsable politique, je suis forcément très impliquée sur différents champs d’intervention et j’ai la passion de l’égalité, c’est à dire la volonté de rendre les humains égaux non seulement en droit mais surtout en qualité d’existence. C’est ce qu’on appelle l’égalité des conditions. Quand on parle d’égalité, forcément, on regarde toujours du coté des femmes et de leur émancipation.
Pour aborder la question de l’émancipation, je me suis jetée sur le terrain concret de l’émancipation notamment en m’engageant, depuis près de 15 ans maintenant, dans le secteur associatif dédié aux projets d’émancipation des femmes. Le premier projet dont j’assume la présidence au coté d’une équipe de travailleuses extrêmement efficaces et expérimentées est SOS VIOL. L’agression sexuelle est par définition l’absence de consentement, et dès lors l’acte le plus atroce que l’on puisse faire aux femmes. Cette association créée il y a 20 ans, accompagne les victimes de violences sexuelles avec énormément de professionnalisme et d’empathie.
Le travail accompli par SOS VIOL montre la nécessité d’aider les victimes à se reconstruire, à dépasser le traumatisme qu’elles ont subi. L’intérêt de leur action est double : à la fois une aide et un accompagnement de qualité des victimes mais également un travail soutenu de sensibilisation des acteurs de première ligne. Cette sensibilisation est indispensable pour que chaque acteur qui côtoie les victimes puisse les accueillir et les orienter de manière adéquate vers les services spécialisés. Lors de l’agression, les victimes sont désemparées et la prise en charge de celles-ci est nécessaire afin de gérer les conséquences de l’agression mais aussi d’aider les victimes à entamer les démarches administratives ou judiciaires pour faire valoir leurs droits. Dans la lignée de ‘SOS VIOL, l’association « ni putes ni soumises » a démarré des projets similaires cette fois plus axés sur le respect des femmes particulièrement chez les jeunes.
Pour revenir à la question du consentement qui m’est chère, je vais maintenant aborder une problématique plus complexe qu’est la prostitution. En effet ce qui différencie la traite des êtres humains et la prostitution est le consentement: dans la traite des êtres humains le consentement est absent, dans la prostitution, il s’agit d’un service sexuel contre rémunération entre 2 personnes consentantes. Je souhaite profiter de l’occasion qui m’est accordée pour saluer le travail accompli par ESPACE P… en communauté française depuis 1989. ESPACE P…. est une association d’aide, de défense et d’accompagnement des personnes prostituées qui a pour ambition d’aider non seulement les personnes prostituées mais aussi leurs entourages immédiats et les clients qui ont recours au service tarifé.
Espace P… avec courage et conviction plaide pour que la prostitution soit admise dans la société afin que le travail du sexe, quelle que soit la forme qu’il prenne, ouvre des droits et implique des devoirs au même titre que les autres activités lucratives.
J’ai mis ici en lumière deux projets déterminant pour l’égalité des femmes, le premier parce qu’il garantit une aide appropriée aux femmes victimes d’agression, le second parce qu’il entoure la femme prostituée d’un accompagnement particulier quelque soit le choix de vie décidé par les femmes qui se prostituent.
Voilà autant de question qui nous amène à réfléchir ensemble sur le terrain des solidarités entre les femmes.
Catherine François
Présidente SOS VIOL
27 octobre 2007