En 1997, les professionnelles(ls) du secteur de la toxicomanie se réunissent autour du constat du manque de politique de réduction des risques dans son secteur. Les épidémies du sida et des hépatites ont démontré qu’il était urgent d’aborder l’usage de drogues en termes de santé. En conséquence, la réduction des risques se propose de promouvoir la santé, le bien être, la dignité et la citoyenneté des usagers de drogues. Cette nouvelle approche socio sanitaire de l’usage de drogues a été parfois en tension avec d’autres enjeux, notamment sécuritaires. Fort de ses constats nous avons fondé DUNE, (j’en ai été présidente en assumant notamment la solidité financière du projet) afin de réduire les risques de contamination dans l’échange des seringues. Comme conseillère communale, j’avais également créé la commission communale de la Santé dans lequel figurait la question de la réduction des risques pour les consommateurs et consommatrices de drogues sur le territoire st gillois. C’est dans ce cadre que la Commune de Saint-Gilles, première commune bruxelloise, a signé la Charte de Frankfurt sur la réduction des risques avec l’engagement que la police locale puisse laisser faire l’activité socio-sanitaire de DUNE sans appliquer une surveillance des consommatrices et consommateurs et intervenir dans les lieux d’échange.
Saint Gilles est une nouvelle fois la première Commune de la région bruxelloise à mettre en place un système d’échange de matériel pour les consommateurs de drogue afin d’éviter un maximum
la propagation de maladies. Cette mesure de Réduction des risques est désormais réalisée par
l’association « DUNE ». L’échange de matériel ne peut être réalisé que par des professionelles(ls) Grâce à ce nouveau consensus local, lorsque les services de police arrêtent un toxicomane en possession de matériel, ils lui confisquent les seringues usagées mais lui laissent les nouvelles. Cette mesure représente la deuxième illustration de la position de précurseur de la Ville de Saint-Gilles dans les années 90.
L’association DUNE a été fondée en 1998 par des intervenants et intervenantes en toxicomanie désireux de développer des activités de réduction des risques liés aux usages de drogues à Bruxelles.
Ayant débuté avec une équipe de travailleurs et travailleuses de rue, DUNE ouvre en 2002, le 1er comptoir d’échange de seringues à Bruxelles, le CLIP (Comptoir Local d’Information et de Prévention).
Depuis 2009, DUNE bénéficie d’un agrément (provisoire en janvier, définitif en décembre) de la COCOF
en tant que service actif en matière de toxicomanie (décret « ambulatoire »), pour les missions
générales de prévention et d’accompagnement ainsi que le projet spécifique de travail de rue. En
2013, les soins infirmiers ont été intégrés dans l’agrément comme second projet spécifique, après le
retrait du subside venant du SPP Intégration sociale.
DUNE propose une approche globale de l’usager(eres) de drogues en milieu précaire :
la consommation de stupéfiants pouvant entraîner des dommages à différents niveaux (dépendance,
lésions somatiques, risques psychosociaux), il importe de pouvoir travailler sur chacun d’eux, surtout
face au public des usagers de drogues en situation de précarité qui cumulent les problèmes de santé
et d’hygiène liés à la vie en rue.
Au fil des ans, DUNE a donc développé un dispositif global comprenant plusieurs actions et services
accessibles aux bénéficiaires. Ces services, inconditionnels, anonymes et gratuits, s’articulent entre
eux pour former un ensemble cohérent destiné à rencontrer les besoins des usagers de drogues en
situation de grande précarité.